Neuchâtel conquiert une nouvelle instance internationale du rugby

«La Suisse, très grand pays de rugby. Mort de rire!» A l’annonce de l’installation à Neuchâtel de l’European Professional Club Rugby (EPCR), il y a quelques jours, Twitter s’est emballé. Les amateurs s’étonnent que la nouvelle instance chargée d’organiser les coupes d’Europe, qui remplace la précédente organisation basée à Dublin depuis dix-neuf ans, ait choisi une terre si éloignée de l’Ovalie.

Pour les présidents de clubs qui s’expriment dans la presse spécialisée, c’est justement cette neutralité, essentielle lors des tirages au sort, qui a convaincu. Enfin, expliquent-ils, les tensions entre les équipes celtes, anglaises et françaises seront réglées! Et, qui plus est, la Suisse accueille déjà des dizaines d’instances sportives – un réseau qui profitera au rugby européen. Sans compter que les pays de l’Est, auxquels l’EPCR veut s’ouvrir, sont géographiquement plus proches…

Mais Franck Lemann, vice-président de la Fédération française des supporters du ballon ovale, ne se voile pas la face: selon lui, «la Suisse a été choisie surtout pour des raisons fiscales. Et d’un côté, ce n’est pas si mal: tout ce qui ne part pas aux impôts ne peut que profiter aux clubs!»

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Une affaire de faux Picasso devant la justice suisse

Une femme nue aux cheveux longs et frisés. Une tête biscornue, tenant une palette, le pinceau posé sur une fine toile. En apparence, cette lithographie de Pablo Picasso semble correcte. Réalisée en 1968 par le peintre espagnol, soit cinq ans avant sa mort, elle est tirée de la Serie 347, qui est composée des dernières gravures à avoir été réalisées personnellement par l’artiste.

Pourtant, quand le collectionneur américain que nous appellerons Jeremy reçoit la reproduction à sa galerie, un vendredi d’octobre 2012, il voit tout de suite que quelque chose ne va pas. Le papier est épais et semble jauni artificiellement L’acheteur, spécialisé dans les estampes de Picasso, doute aussi des neuf autres lithographies livrées avec celle-ci. Il appelle alors la personne qui lui a vendu le lot. Bien qu’elle soit introuvable sur Internet, plusieurs galeristes new yorkais travaillent régulièrement avec cette négociante en art, une Suissesse basée aux alentours de Zurich.

Avertie par Jeremy, cette professionnelle réclame l’avis d’autres experts. Son client sollicite notamment un Parisien, adoubé par la Fondation Picasso. Verdict ? Il s’agirait bien de faux. Pas de chance: Jeremy a déjà versé les quelques 50 000 francs à son contact suisse.

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Le fisc espagnol enquête aussi sur Argor-Heraeus

Plus de 100 personnes arrêtées et 180 entreprises impliquées dans 12 villes espagnoles. L’opération de grande ampleur menée au début de l’année par la police ibérique visait l’entreprise Oro Direct ainsi que certains de ses fournisseurs. Cette enseigne spécialisée dans l’achat et la revente d’or est accusée de fraude fiscale, mais pas seulement. « Le système a aussi servi à blanchir l’argent du trafic de drogues », explique à la Sonntagszeitung une source proche du dossier. Et là encore, les fonderies suisses sont en première ligne. Selon le quotidien El Economista, c’est Argor-Heraeus qui raffinait l’or envoyé par Oro Direct, avant d’en réexpédier une partie en Espagne. Argor-Heraeus n’a pas répondu à nos questions. Le porte-parole de la police de Valence, Manuel Castilla, nous confirme par téléphone qu’une demande d’entraide judiciaire a été envoyée à la Suisse.

Article paru en allemand dans la Sonntagszeitung

Trois raffineries suisses fondent pour l’or des cartels de la drogue colombiens

En Colombie, les hauts fonctionnaires ne sortent jamais sans gardes du corps. C’est donc sous protection rapprochée que Juan Ricardo Ortega donnait une interview, au printemps dernier, dans un restaurant de Bogotá. Le chef de la Direction des impôts et des douanes nationales (DIAN), expliquait qu’il enquêtait sur l’or colombien utilisé comme moyen pour blanchir l’argent de la drogue. Où est envoyé cet or sale, demandait-il aux journalistes ? Aux Etats-Unis… et en Suisse.

Entre 2005 et 2012, les exportations d’or colombien vers la Suisse n’ont cessé d’augmenter, pour atteindre les 17 000 kilos, soit 682   millions de dollars. Au même moment, le prix du métal était multiplié presque par quatre. Et à Bogotá, ce sont d’abord ces chiffres qui ont attiré l’attention. Comment la bourgade d’Alto Baudó, au sud-ouest de Medellín, où le sol n’a jamais donné une seule pépite, a-t-elle pu produire une tonne du précieux métal, début 2010 ?, s’étonne le journal Dinero.

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La médecine française attire les Suisses

Le 28 septembre, les Suisses se prononçaient contre la création d’une caisse maladie publique. Le référendum n’a pourtant pas clos les débats dans la Confédération sur les coûts de la santé.

Chaque mois, un citoyen verse à son assurance privée une prime de 400 francs en moyenne, soit 330 euros. Le patient doit payer ses consultations jusqu’à un certain montant (dans certains cas, équivalent à 2000 euros par an), une franchise au-delà de laquelle l’assurance privée prend le relais. Les soins médicaux en Suisse sont très chers. Les consultations sont facturées à la minute. Il faut compter 100 euros en moyenne pour une visite chez un généraliste. Ce système favorise le tourisme médical.

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Les riches Russes délaissent Genève

A regarder le ciel genevois, rien n’a changé: le ballet des avions qui tournent et atterrissent est toujours aussi rapide. Sauf pour ceux qui viennent de Moscou-Sheremetyevo. Entre janvier et septembre 2014, les vols privés sur cette ligne ont diminué de 57% par rapport à la même période en 2013. Entre Moscou-Vnukovo et Zurich, la baisse a été de 13%.

Ces chiffres viennent de WINGX Advance, une entreprise basée à Hambourg et spécialisée dans les statistiques sur l’aviation. Pour son directeur Richard Koe, c’est avant tout « les sanctions à l’encontre de la Russie qui ont donné un coup d’arrêt aux voyages individuels ».

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Adecco est dans le collimateur du fisc français

Un code de conduite. C’est ce qu’affiche le leader mondial de l’intérim sur son site internet. En dix langues, et avec le sourire, le patron d’Adecco, dont le siège social est à Glattbrug, au Nord de Zurich, rappelle que « Respecter les règles éthiques et de droit est une condition du succeès du groupe ». Et que « chacun d’entre nous se doit de les appliquer ». Avec un bénéfice net en hausse de 30% au premier semestre 2014, après des mois d’atonie, le succès est de nouveau au rendez-vous pour le spécialiste du travail temporaire.

En ce qui concerne le respect des règles, par contre, c’est une toute autre affaire. Car depuis quelques mois, Adecco serait en délicatesse avec les autorités françaises, a appris Le Matin Dimanche.

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Cette Suisse qui craint l’invasion

Il est un village, au beau milieu de la Suisse, où demander à quelqu’un ce qu’il vote n’a rien de tabou. « Quelle question », sourit Nicole Reichmuth, qui vit à Unteriberg. Assise à une table en bois du café Schäfli, où les habitants du coin se retrouvent quotidiennement pour blaguer et écouter de la musique traditionnelle, la jeune femme répond simplement, en tirant sur sa cigarette – le restaurant se vante d’être encore fumeur : « Au dernier référendum, j’ai voté oui ».

« On sait qu’on a besoin des étrangers, mais on ne veut pas qu’ils soient trop nombreux », poursuit la jolie blonde de 28 ans, qui travaille au ski-bar d’une des bourgades voisines. Installés autour d’elle, quelques hommes hochent la tête et marmonnent en dialecte. Le 9 février dernier, les 1096 électeurs d’Unteriberg ont été 87.7% à dire « Ja » à l’initiative « contre l’immigration de masse », adoptée de justesse au niveau national. Le score est le plus élevé de toute la Suisse allemande.

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Le collectionneur Asher Edelman attaque en justice une société suisse

A 74 ans, le «requin le plus divertissant du marché de l’art», comme l’a surnommé un journaliste américain, est encore loin de la retraite. Asher Edelman, le redoutable trader qui avait fondé le musée de Pully, a porté plainte vendredi 31 janvier devant la Cour suprême du Tribunal de New York pour «rupture de contrat» et «fraude». Le négociant accuse l’entreprise Artmentum, basée près de Zurich, d’avoir voulu lui vendre une série de tableaux d’exception alors qu’elle n’en avait pas le mandat.

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Des antidiabétiques inquiètent les médecins

Ce sont des petites pilules qui s’appellent Januvia, Galvus ou Velmetia. Tous les jours, selon SantéSuisse, environ 140 000 diabétiques avalent des gliptines pour mieux contrôler leur glycémie. Dès leur arrivée en Suisse, en 2007, ces substances ont attiré l’attention, sur un marché où les nouveautés ne sont pas légion. Et si celles-ci étaient un vrai progrès?

Sept ans plus tard, les experts déchantent. «Il y a un risque d’effets secondaires qui peuvent être problématiques», estime Martine Ruggli chez PharmaSuisse, la Société suisse des pharmaciens. Selon plusieurs études, dont une parue en avril 2013 dans le réputé JAMA, le journal de l’association médicale américaine, les sitagliptines doublent le risque pour les patients d’avoir une pancréatite aiguë. Si elle n’est pas traitée à temps, cette inflammation douloureuse du pancréas peut être fatale. D’autres études affirment que l’effet serait identique pour les autres gliptines (linagliptine, etc. )

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