C’est une annonce parmi d’autres, dénichée sur la Toile. Un chasseur de têtes propose un poste fixe dans une banque genevoise pour un «collaborateur du fichier central» qui doit, notamment, ouvrir et fermer des comptes de clients. La personne devra être disponible rapidement et à l’aise avec l’informatique. Mais aussi exclusivement de nationalité «suisse», avec une «résidence suisse». Sur d’autres sites, la même exigence est requise, essentiellement dans les domaines de la banque et des assurances.
Les enlèvements d’enfants attirent les escrocs
Il n’a suffi que de quelques secondes. Ce mardi 2 décembre 2008 en milieu de journée, devant la crèche de Chavornay (VD), Luc*, 4 ans et demi, patiente tandis que la nouvelle femme de son père installe sa fille dans le siège auto. Un instant plus tard, la mère du petit surgit par surprise, en tendant les bras. «Maman!» En souriant, celle-ci serre son fils contre elle et l’emporte en courant vers le 4×4 qui l’attend quelques mètres plus loin. Direction la Suède, à plus de 2000 kilomètres.
La course à la rentabilité épuise les travailleurs handicapés
Julien a claqué la porte de son atelier protégé l’été dernier, après quinze ans de bons et loyaux services. «La seule chose qui comptait, c’était gagner de l’argent, estime ce Genevois, qui s’exprime sous un nom d’emprunt. On devait faire plus de tâches, dans des délais plus courts. » A ses débuts, se souvient-il, l’ambiance était familiale…
L’histoire est d’autant plus tragique que Julien est handicapé et rentier AI à 100%: il souffre notamment de crises d’épilepsie violentes, qui peuvent intervenir à tout moment. Seul «Taji», son fidèle chien guide, parvient à détecter ses crises. Mais quand il a demandé à prendre le labrador au bureau et qu’on le lui a refusé, ce fut la déception de trop: il a immédiatement décidé de démissionner.
Loin d’être un cas isolé, ce témoignage illustre le malaise qui sévit au cœur des ateliers protégés.
Ils ont tous les trucs pour débusquer les fraudeurs
Chez les inspecteurs fiscaux français, on les appelle les «cow-boy». Ils sont environ 500 agents d’élite, à chasser les fraudeurs fortunés avec des méthodes policières. Cette brigade spéciale, la Direction nationale des enquêtes fiscales (DNEF), est basée à Pantin, au nord-est de Paris. Pour la première fois, ces enquêteurs ont accepté de parler en détail de leurs méthodes de travail. Interrogés séparément, plusieurs d’entre eux ont confié au «Matin Dimanche» qu’ils venaient régulièrement faire des repérages en terre suisse, ce qui est parfaitement illégal. Ils se gardent bien de prévenir les autorités helvétiques.
La Suisse raffine l’or illégal de Madre de Dios
Le procureur Julio Guzman enquête sur l’un des plus gros scandales qui touche le Pérou. Et de son bureau de San Isidro, au sud de Lima, ce haut fonctionnaire a la Suisse dans le viseur. Une firme genevoise achète et raffine près de Chiasso de l’or venant de Madre de Dios, région tropicale à la frontière avec le Brésil. L’Etat péruvien soupçonne ces mines d’être liées au narcotrafic. Une fois purifié, le métal est vendu à l’horlogerie, l’industrie médicale ou dans les banques. Nommé en 2010 pour faire la guerre aux mines illégales, le procureur du ministère de l’Environnement exige que «la Suisse vérifie mieux l’origine de l’or péruvien».