Le 28 septembre, les Suisses se prononçaient contre la création d’une caisse maladie publique. Le référendum n’a pourtant pas clos les débats dans la Confédération sur les coûts de la santé.
Chaque mois, un citoyen verse à son assurance privée une prime de 400 francs en moyenne, soit 330 euros. Le patient doit payer ses consultations jusqu’à un certain montant (dans certains cas, équivalent à 2000 euros par an), une franchise au-delà de laquelle l’assurance privée prend le relais. Les soins médicaux en Suisse sont très chers. Les consultations sont facturées à la minute. Il faut compter 100 euros en moyenne pour une visite chez un généraliste. Ce système favorise le tourisme médical.
Selon une étude parue en 2011, 15 % des Genevois renoncent à des soins pour des raisons financières. Pour bénéficier de meilleurs tarifs, les Helvètes se rendent donc régulièrement chez des médecins en Haute-Savoie, dans l’Ain ou le Jura. Comme Samuel, 32 ans, qui est allé à plusieurs reprises chez un dentiste à Evian, à 40 kilomètres de sa ville de Montreux. «J’avais des gros traitements à faire, explique-t-il. Ça m’a coûté cinq fois moins cher!»
En Suisse, les soins dentaires sont particulièrement coûteux. Alors, les patients n’hésitent pas à passer la frontière. Dans le cabinet de Sandra Doneux, à Annemasse (Haute-Savoie), on estime à 10 % la proportion de patients suisses. À 23 euros la séance, ces patients paient comptant. Un peu plus loin, à Ferney-Voltaire, les Helvètes représentent 20 % de la clientèle de l’ophtalmologue local. Gynécologues et généralistes du coin comptent environ 10 % de patients suisses. Les meilleures adresses sont partagées sur des forums. En Haute-Savoie, les centres hospitaliers sont aussi habitués à recevoir des patients suisses. Le docteur Salah Keraim, à l’hôpital d’Annemasse, voit «régulièrement des Suisses venir pour des petites interventions chirurgicales. Sur la vésicule biliaire, par exemple, pour une prise en charge normale, cela leur coûtera dans les 800 euros, dit-il. Mais c’est dix fois moins que s’ils se faisaient opérer chez eux!»
Il n’existe aucune étude fiable sur le nombre de Suisses qui font du tourisme médical. À l’hôpital de Saint-Julien-en-Genevois, dans le service d’imagerie médicale, là où se font les radiographies et les IRM, 3,8 % des actes effectués depuis le début de l’année l’ont été sur des patients de nationalité suisse.
« on estime à 10 % la proportion de patients suisses »
« 20 % de la clientèle de l’ophtalmologue local »
« 3,8 % des actes effectués depuis le début de l’année l’ont été sur des patients de nationalité suisse. »
Excusez moi, mais quand on connait la situation de la région frontalière (énormément de suisses vivant en France et vis versa) on a du mal à se faire une idée de la valeur de ces chiffres du fait de la formulation (« patients de nationalité suisse » ou « patients suisses »), j’imagine que vous vouliez dire « résidents Suisse » ?
Dans le cas contraire ces chiffres me semblent au contraire être relativement bas compte tenu de la population suisse en région frontalière.
Le phénomène existe bel et bien, mais plus que la médecins il me semble que ce sont plutôt les dentistes qui sont prisés.