Le plasma sanguin est devenu l’objet d’un marché mondial. L’irruption d’entreprises privées, qui se fournissent auprès de donneurs américains pauvres contre rémunération, oblige la filière française, publique et bénévole, à s’adapter.
La vie de Mark McMullen est suspendue à un fil. Les 225 dollars (212 euros) que lui versent chaque mois les services sociaux de l’Etat de l’Ohio, aux Etats-Unis, lui permettent tout juste de payer son loyer (subventionné), son abonnement de téléphone et son assurance-santé. Sa semaine s’écoule entre une rencontre des alcooliques anonymes, le mercredi, et une matinée de bénévolat, le samedi, à l’église de son quartier, dans une banlieue pauvre de Cleveland.
Mais Mark McMullen a son petit secret. Deux fois par semaine, il se rend dans un centre de la firme suisse Octapharma pour y vendre une partie de son corps. Pendant plus d’une heure, une aiguille plantée dans son bras pompe son sang pour en extraire le plasma, un liquide jaune riche en protéines.