La course à la rentabilité épuise les travailleurs handicapés

Julien a claqué la porte de son atelier protégé l’été dernier, après quinze ans de bons et loyaux services. «La seule chose qui comptait, c’était gagner de l’argent, estime ce Genevois, qui s’exprime sous un nom d’emprunt. On devait faire plus de tâches, dans des délais plus courts. » A ses débuts, se souvient-il, l’ambiance était familiale…

L’histoire est d’autant plus tragique que Julien est handicapé et rentier AI à 100%: il souffre notamment de crises d’épilepsie violentes, qui peuvent intervenir à tout moment. Seul «Taji», son fidèle chien guide, parvient à détecter ses crises. Mais quand il a demandé à prendre le labrador au bureau et qu’on le lui a refusé, ce fut la déception de trop: il a immédiatement décidé de démissionner.

Loin d’être un cas isolé, ce témoignage illustre le malaise qui sévit au cœur des ateliers protégés.

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