L’enquête française sur le «Madoff des manuscrits anciens» rebondit en Suisse

Il y a six mois à peine, Gérard Lhéritier déboursait plus de huit millions de francs pour acheter le manuscrit des «Cent-vingt journées de Sodome», du marquis de Sade. La presse admirait alors le succès de cet homme d’affaires, auréolé d’une collection de lettres griffées de la main des plus grands: André Breton, Vincent Van Gogh, Franz Liszt, Charles de Gaulle…

Le panache du collectionneur est aujourd’hui quelque peu terni. Il y a quelques jours, les policiers de la Brigade de répression de la délinquance économique lançaient une opération de grande envergure en perquisitionnant les locaux d’Aristophil, la société de Gérard Lhéritier; mais aussi ceux du Musée des lettres et manuscrits, ouvert par le même homme en 2004. La maison, située dans le quartier chic de Saint-Germain-des-Prés, expose une partie de ses précieux documents.

Selon Charlie Hebdo, qui a révélé l’affaire, le dossier traîne depuis des années au Parquet de Paris. Mais ce n’est que récemment que les experts de la répression des fraudes ont décidé d’agir: ils ont ouvert une enquête préliminaire pour «escroquerie en bande organisée» – un schéma également évoqué par la justice belge, qui travaille aussi sur le dossier. Le montage financier du Français serait semblable à celui de l’escroc américain Madoff.

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